XXVIII - NICARAGUA - 10 novembre au 15 novembre 2017
Vendredi 10 novembre – frontière Costa Rica – Nicaragua
Des files de camions, chauffeurs stoïques attendent le passage en frontière. Les autres véhicules arrivent rapidement à l’épreuve des formalités. D’un côté de la frontière comme de l’autre, difficile de faire plus désordonné. Indications quasi inexistantes, on peut errer longtemps du bureau de paiement des taxes de séjour à la sortie, à l’immigration, aux douanes. Et on est assailli par des personnes de bonne volonté pour nous aider, faire du change…. (pourboire demandé ensuite).
Et on recommence de l’autre côté, sous un soleil de plomb qui chauffe à blanc.
Cette halte obligatoire nous permet une belle rencontre avec un couple de français, Isabelle et Bruno en route, et en vélo, depuis 2006 ; 125 000 km au compteur. Chapeau !
Allez voir leur site.
« ROUES LIBRES - www.roueslibres.net »
Et nous retrouvons le couple d’allemands rencontrés au dédouanement des véhicules au Panama.
Un petit bout de route et nous nous retrouvons au bord du lac du Nicaragua pour déjeuner au bord de l’eau.
Première impression, une plaine bordant ce grand beau lac d’où surgissent deux volcans le Concepcion et le Maderas.
Trop tard pour atteindre Granada ce soir. Bivouac citadin – pas vraiment bucolique – à Nanmaine.
Isabelle et Bruno 125000 km au compteur ... du vélo
lac Nicaragua - les volcans Concepcion et Maderas
Samedi 11 novembre – Lago Apoyo – Mirador Santa Catarina
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L’ouest du Nicaragua se développe entre Pacifique, grands lacs et volcans. La chaîne des nombreux volcans sur la droite, nous continuons notre route jusqu’au lac Apoyo. Il suffit de voir la carte c’est un lac installé dans un cratère, tout rond. Plusieurs miradors accueillent les visiteurs ; le premier très, très touristique, boutiques, bars, musique….. Le suivant beaucoup plus champêtre. Belle vue sur le lac, végétation tropicale, sentiers….accueil sympa du garde. Nuit on ne peut plus tranquille.
symboles du parti sandiniste
élégant pour quitter la scène !
Dimanche 12 novembre - Volcans Masaya - Managua
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On pourrait se perdre sur les sentiers de randonnée pas balisés avec fantaisie, Mais ce matin les oiseaux chantent, les papillons volètent, les singes chahutent dans la fraîcheur (si l’on peut dire) matinale.
Le volcan Masaya n’est qu’à quelques km. On grimpe un peu pour voir les premières coulées de lave, où la végétation a déjà trouvé sa place, maigres arbustes, pas encore la forêt tropicale.
Musée d’interprétation et montée au volcan en voiture jusqu’au cratère (juste ce qu’il nous faut). Les bouches de l’enfer s’ouvrent, le cratère bien dessiné, bordé de soufre laisse échapper des nuages sulfureux qui ne semblent pas gêner quelques rapaces. Tout petit parking, visite limitée à quelques minutes.
Route vers Managua Surprenante capitale : larges routes d’accès envahies de publicités tapageuses, étonnantes silhouettes se dessinant sur un cerro : Sandino ; un quartier moderne de banlieue industrielle et de bureau ; difficile de trouver le centre-ville, il n’existe pas, on trouve des ministères dans de sombres banlieues. La nouvelle cathédrale est construite dans un quartier un peu paumé et dégradé ;
Ce que l’on retiendra, les avenues ponctuées de grands arbres bouclés de toutes les couleurs, illuminés la nuit, le quartier de bord du lac avec le palacio nacional (musée national), l’ancienne cathédrale très ébranlée en attente de restauration, le parque turistico.
Très joli malecon (promenade) en bord de lac qui offre, promenades en bateau, activités ludiques de toutes sortes, pour tous âges, restauration. Le remarquable : en bord de lac, des paillottes à usage public….. les activités commerciales étant reléguées en deuxième ligne.
L’incident du jour : nous étant renseignés auprès du garde, nous optons pour un bivouac sur le parking public, non fermé, gardé à côté du palacio nacional. A 10 h on nous dit que nous devons partir. Pour nous « protéger » la police nous dit d’aller voir plus loin !
Une station service de bonne volonté nous reçoit, avant que la police vienne nous demander nos passeports au milieu de la nuit. Les « bruits » ont couru , c’est pour mieux nous protéger !
Conclusion, la police est partout, les gardiens de sécurité sont partout… pour protéger l’air ambiant des rues.
typique ?? en tout cas populaire
prêt à toutes les acrobaties
l'enfer est sous nos pieds
nuages de fois vers le ciel
le "culte" sandiniste
la signature de Managua
la vieille cathédrale illuminée a encore fière allure
Lundi 13 novembre – Managua – Leon Viejo
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Bipbip ayant besoin de soins, nous passons la matinée chez Land Rover (vidanges,graissage,vérifications…)
Les voitures, qui semblaient avoir totalement disparu des rues pendant la nuit (pas un véhicule en stationnement, où sont-ils ?) ont repris leur ronde infernale … comme dans toute capitale. Nous quittons Managua sans nostalgie pour la première capitale Leon Viejo.
Nous avons dormi dans le village et sympathisé avec notre voisin Alberto.
Mardi 14 novembre – Leon Viejo - Leon
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En 1524 les Espagnols créent la ville alors capitale politique et commerciale du Nicaragua. 300 familles espagnoles et 15000 indigènes nous dit-on. 80 ans plus tard, les volcans et séismes ont raison de la ville qui se déplace à l’actuel Léon, et y perd sa dignité de capitale, reprise par Granada.
Les fouilles ont remis à jour les bâtiments de briques ou d’adobe, deux églises imposantes s’y disputaient les fidèles. A cette époque, c’était un port relié au Pacifique par un rio alors navigable.
De la forteresse, magnifique point de vue sur le Momotombo (le volcan destructeur toujours actif et menaçant)
Aujourd’hui Leon Viejo, fière de son passé, et en même temps triste du sort des indigènes s’étiole dans une pauvreté patente. Après l’orage de la nuit, une lourde chaleur humide plombe l’atmosphère, les rues sont des cloaques.
Reconstitution médiévale peut-être, cavaliers, maigres troupeaux de vaches, volaille dans les rues, enfants pataugeant, linge séchant sur les clôtures, habitants conversant devant les maisons, le plus souvent assis par terre…. Quelques voitures, motos et même camions, bruits de TV… nous ramènent à la réalité.
Route vers Leon, la plaine prend des allures de savane, on s’attendrait presque à voir apparaître girafe ou éléphant.
Leon est dominé par les silhouettes de ses églises, l’imposante cathédrale blanche, une autre dorée resplendissante sous le soleil. Ville active, des facultés des étudiants, des commerces, des marchés… quelques maisons de style colonial. Très agréable promenade citadine, épuisante de chaleur. L’orage de mi-journée non seulement ne rafraîchit pas l’air, mais l’alourdit de son humidité.
On sait maintenant qu’on ne peut pas stationner dehors la nuit. Nous demandons asile aux pompiers (un conseil de voyageurs). On dirait bien que l’essentiel de leur activité est la gestion du parking du personnel transformé en parking à usage public pour le voisinage. Coût symboliquesous bonne garde indigène
les paroles peuvent s'envoler au travers d'élégantes dentelles
le christ noir
tout l'art de l'empire colonial espagnol décliné dans l'élévation de la foi
d'or sous lesoleil
Mercredi 15 novembre – Corinto – Chinandega – frontière Nicaragua / Honduras
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251974 |
8 H 30 |
33° / 33° |
17 H |
7°10.7491 /83°17.3892 W/ 48m |
Usage des commodités du personnel. Rusticité incroyable, et ce sont des volontaires, dont une femme qui rejoint sa maison de temps en temps, en réalité vit sur place dans des conditions que l’on n’oserait imaginer. Abri à tous vents sous toit en tôle, lits superposés sans literie… coin cuisine précaire….
Le matériel roulant provient de dons de différents pays.
Pas d’intervention cette nuit, seuls les mouvements de véhicules de personnel de l’hôpital proche.
Petit tour au port pacifique de Corinto, port de commerce sans charme aucun.
Visite de Chinandega, ses églises, son marché, et route vers la frontière
Frontière plus fluide que la précédente, mais nous nous faisons escroquer par les fonctionnaires sur des sommes dérisoires certes, mais qui nous laissent avec un sentiment très désagréable d’insécurité face à l’administration.
A la sortie du Nicaragua, on nous réclame une taxe de sortie de 4 dollars (= 140 cordobas au cours légal ; on nous fait payer 200 cordobas (+ 55 %)
A l’entrée au Honduras, la douane nous impose de payer une assurance de 35 dollars. En retour nos recevons l’autorisation d’importation temporaire, mais pas trace d’assurance et aucun justificatif de paiement.
En insistant, je reçois :
- Un justificatif de paiement de taxe d’importation temporaire de 625 lempiras (soit 25 dollars au cours légal)… 10 dollars versés dans le puits sans fonds des malversations administratives
- Mais bien sûr, pas trace d’assurance.
Tout cela fait avec un aplomb extraordinaire
Nous changeons nos derniers cordobas, et le changeur nous escroque de 10 %, somme dérisoire certes, mais il complète. Il a compris que je résisterais.
Nous voilà donc au Honduras où le spectacle de la route est particulièrement étonnant. Il s’agit de slalomer entre les nids de poule (je devrais dire d’autruche). Comme on l’a déjà vu, des jeunes ou moins jeunes munis de pelle font mine de boucher les trous en demandant un pourboire.
Triste et déprimant
Les bas-côtés sont parfaitement entretenus, par les « rotofileurs » et par les troupeaux de vaches (les éleveurs ont-ils d’autres pâtures
La nuit ne vas pas tarder à tomber ; nous trouvons refuge dans une station service auprès d’un garde armé. On s’habitue.
bivouac sécurisé (chez les pompiers)
et ci-dessous dernières images du Nicaragua
image incontournable : vélo taxi et cliente en tablier à dentelles